Les parents sont nos aînés et, par conséquents, ils n'ont pas été élevés, comme nous, aux séries télévisées américaines. Il peut donc être difficile de motiver le parent à regarder une série avec nous et comme on aime partager ce qu'on adore, nous devons livrer bataille pour les motiver à regarder la moindre petite série. Le parent test utilisé pour cet article est un parent entre 50 et 60 ans dont les séries de son enfance étaient les rois maudits (6 épisodes passés sur l'une des trois chaines de télévision) Zorro, qui n'est pas fan de l'impérialisme américain et qui déteste la banalisation de la torture dans les séries. Si ton parent est dans le même genre, ce tutoriel est fait pour toi ! Nous allons voir les séries genre par genre afin de déterminer la meilleure approche pour faire de vos soirées « Théma Arte» des soirées « Séries TV Américaines ! »
Considérés parfois comme des séries, les dessins animés sont nos plus vieux amis et on aimerait partager ce moment d'enfance avec le parent. Cependant, bien que légèrement manipulable quand la situation le demande, le parent n'est pas du moins stupide et les dessins-animés sont bien loin pour lui. Certes, le parent aura accepté de regarder les Père Castor et Petit ours brun avec vous, lorsque vous étiez petit mais le parent avait alors en tête l'aspect éducatif de tels programmes et ne souhaite pas vous voir régresser à côté de lui. Néanmoins, il vous est toujours possible de faire voir au parent les derniers dessins-animés de Disney, le parent sera heureux de retomber en enfance pour une heure et demie, mais pas le temps d'une série entière.
Ce sont les sitcoms qu'on a le plus de chance de faire voir au parent. Le parent aime que ça soit court, amusant et rythmé, la sitcom est donc toute prévue à cet effet. Comme pour toutes les séries, introduisez la sitcom comme une série drôle lorsqu'il n'y a rien à regarder à la TV ce soir (info : pour ne pas avoir à regarder les programmes de France télévision, convaincre le parent qu'acheter le programme TV est stupide, généralement, le parent prend cette décision seul parce que, oui, les programmes TV sont stupides). La sitcom est délicate à faire regarder aux parents à cause d'un tout petit détail : les rires. Celui qui a inventé les faux rires dans les sitcoms était sans doute un parent prêt à aider les autres parents à critiquer ce qu'ils regardaient. Le parent passera donc les trois premiers épisodes à déclarer que c'est insupportable et qu'il ne comprend pas l'intérêt. Pour que le parent continue à regarder la sitcom avec vous, prétendez que les rires ne se remarquent plus passé un temps (ce qui est vrai) et incitez-le discrètement à faire plus attention aux gags qu'aux rires programmés. La sitcom était rythmée et souvent très drôle, le parent deviendra vite fan de la série que vous regardez et fera alors abstraction des rires (et on doit l'admettre, les rires, même vous ça vous emmerde). La sitcom, c'est donc parfait pour le parent qui a tendance à aimer regarder beaucoup d'épisodes à la suite. Un seul problème, la sitcom a des épisodes courts et une semaine ou deux suffisent à s'en débarrasser entièrement. Je soupçonne le parent de vouloir voir le plus d'épisodes possible pour en finir au plus vite avec ce fardeau.
Le parent vous dit qu'il déteste les séries fantastiques ? Le parent ment. Le parent a besoin de vous pour lui dire ce qu'il aime et comme vous êtes un vrai tyran domestique, vous êtes plus qu'heureux d'aider. Laissez donc le parent souffrir pendant quatre saisons de The Vampire Diaries, laissez le vous expliquer à quel point tout cela est stupide et râler à chaque fois qu'une nouvelle scène de torture apparaît (ce dont vous n'êtes pas fan non plus, il faut bien l'admettre). Le parent a aussi cette méchante manie de savoir ce qu'il va se passer avec cinq épisodes d'avance, si bien que, si vous ne connaissiez pas mieux son désintérêt pour la série que vous regardez, vous le soupçonneriez peut-être de regarder sur Wikipedia comment tout se termine pour vous en mettre plein la vue.
Si après une dizaine de séries fantastiques (Teen Wolf, Once Upon A Time, The Vampire Diaries, The Originals ...) le parent persiste à vous dire qu'il n'aime pas les séries fantastiques, il est temps de se rendre à l'évidence, le parent a eu le temps de se faire un avis et vous avez perdu. Vous pouvez toujours tenter votre chance un soir où le parent est de très bonne humeur mais il y a peu de chance qu'il accepte de voir un nouvel épisode de The Vamprie Diaries même si vous lui mentez en déclarant que « la saison 6 est vraiment mieux que la 5 que tu ne voulais plus regarder à cause du sorcier immortel avec la tête de Stefan, promis ! ». Primo, le parent a déjà oublié de quoi parlait la série – cela s'appelle la mémoire sélective – deuxio, le parent est propriétaire de la chambre dans laquelle vous avez élu domicile il y a dix-huit ans et n'est plus tenu de vous loger, tâchez de vous en souvenir avant de trop l'embêter dans son salon.
Qu'on se le dise, le parent n'aime pas et n'aimera jamais les séries pour adolescents. Les séries fantastique vous donne un préavis, les séries pour ados ne vous accordent pas le moindre répit. Même si, par miracle, le parent accepte, après des semaines de bashing (oui, un peu comme je vous fais avec Agents Of S.H.I.E.L.D) intempestif, de regarder Gossip Girlou Pretty Little Liars, il y a fort à parier qu'il ne tiendra pas passé le troisième épisode. Que le parent en regarde un ou deux parce que vous avez décidé de le forcer et qu'il se sent bonne poire ce soir, c'est une chose. Mais le parent n'a souvent pas la motivation de regarder la série avec vous jusqu'au bout et commence sérieusement à se demander, au bout de trois coucheries, quatre prises de drogue, deux morts et une grossesse, s'il a bien fait de vous offrir un ordinateur portable avec le Wifi à un si jeune âge... Sans doute pas d'ailleurs.
Ces séries, comme les séries fantastiques, ont une limite dans le temps. Passé un certain nombre d'heures de visionnage, le parent ne sera plus dupe et trouvera un moyen d'échapper rapidement à l'épisode de trop vous cassant ainsi dans votre élan et vous forçant à trouver une nouvelle série.
Les scènes de torture mises à part, le parent aime bien les histoires d'espionnage. Toujours très manichéen avec le gentil américain et le méchant russe, le parent ne manquera pas de vous faire remarquer que vous regardez des choses stupides mais le parent regardera avec vous. Si vous avez Windows Movie Maker et beaucoup de temps devant vous, vous pouvez vous atteler à la tâche difficile de retirer toutes les scènes de torture une à une mais vous déchanterez vite en en constant le nombre. Les scènes de torture, c'est nul, c'est malsain, on sent son âme sortir par la fenêtre et on s'excuse intérieurement d'avoir forcé le parent à regarder avec nous. Comme dans beaucoup de cas, je préfère l'implicite au traditionnel « démerde-toi avec ce qu'on te lance au visage » mais ça ne regarde que moi. Généralement, le parent est de mon avis et préfère la banalisation discrète qui donnera lieu à un débat mais pas sur le moment, plutôt un jour, dans la voiture, histoire de mettre les points sur les i.
Bon, vous l'aurez compris, si vous arrivez à trouver une série d'espionnage sans torture (d'abord, merci de l'inscrire dans les commentaires), le parent sera sous le charme. Le parent aura ainsi sa dose d'action, ses personnages badass et sa conscience tranquille de cautionner la série.
Le parent s'est plaint tout au long de son initiation aux séries TV qui a sans doute commencée par une bonne vieille série fantastique. Une seule solution pour que le parent regarde la TV avec vous, une bonne vieille série normale. Le parent n'aime pas se prendre la tête devant la TV avec vous, il n'aime pas non plus subir un bashing constant de votre part. La solution ? Trouver une série qu'il sera content de regarder. Pas très despotique de votre part, certes, mais le parent appréciera quelque chose de simple et de réaliste. Le parent n'est pas comme nous, il n'aime pas vraiment être transporté dans un monde de vampires et de loup-garou, le parent est beaucoup plus mature que ça. C'est pourquoi, le compromis est parfait avec le parent. Une série, oui, mais une série « normale ». Le parent aime les sitcoms et ne regarderait plus que ça s'il n'y avait pas toujours des rires derrière, offrez-lui l'alternative avec des personnages amusants, des épisodes plus longs (comme ça on termine moins vite), pas de morts (ou alors que des morts naturelles) et surtout, pas d'opérations pour sauver le monde, le parent déteste ça en général. Le parent appréciera donc un peu de simplicité. Adieu les super-héros, vampires et monstres, et bonjour à l'avocat, au médecin et au policier (si c'est un policier normal et pas un policier bionique). Le parent appréciera l'effort et acceptera de regarder la série, mieux, il la regardera de bon cœur même s'il se sentira obligé de faire remarquer, au moins une fois par semaine, que les séries, c'est bien gentil, mais que, niveau informatif, ça vaut pas une soirée Thema.
Le parent, c'est agaçant et ça se plaint tout le temps et ça refuse de faire tout ce qu'on demande. A la maison, c'est une dictature et le dictateur, c'est nous. Cependant, retenons des erreurs de tous les dictateurs précédents (nos frères et sœurs) et sachons être plus malins. Un parent content, c'est une vie plus belle donc faites le repassage, passez l'aspirateur et faites regarder au parent des séries qu'il aimera parce que même si vous êtes celui avec une contrôle de la zapette, c'est le parent qui vous a donné la vie et c'est un argument de choc.
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